Emmanuel Coppey, Stéphanie Huang et Paul Zientara

Concert dédié à la création 

Quand la musique savante s’inspire de la tradition populaire avec Annie Ebrel, chant, Emmanuel Coppey, violon, Stéphanie Huang, violoncelle et Paul Zientara, alto, Emre Sener, chant et baglama

Jean-Yves Bosseur, composition et  Emre Sener, composition

 

Dimanche 30 avril à 19h, Salle Kasino 

- Création de Jean-Yves Bosseur (pour violon, alto, violoncelle et voix) sur des poèmes d’Anjela Duval et Paol Keineg,
- Création d’Emre Sener pour violon, alto, violoncelle, baglama et voix sur des poèmes populaires turcs
- Ludwig van Beethoven - Allegro alla Polacco, trio à cordes
- Bohuslav Martinu : Excerpts from String Trio No.1 H. 136, trio à cordes
- Hans Krása : Dance Tanec, trio à cordes

Deux Froissées de Caroline Coppey en fond de scène 

 

 

SAINT JEAN CONCERT csConcert Saint Jean du Doigt 2022, Emmanuel Coppey, Clara Orif, Marcel Cara,  Froissés, Caroline Coppey

Bosseur par François PoivretLa création de Jean-Yves Bosseur : Paysanne du Trégor, Anjela Duval (1905-1981) commence, en 1962, à écrire des poèmes, le soir après ses longues journées de travail. Avec les mots de tous les jours, elle sait poser un regard singulier sur son quotidien, et tout autant défendre la langue et la terre bretonnes ou manifester sa révolte contre le tournant industriel que prennent les activités agricoles à cette époque. Sa poésie, simple et accessible, entre ainsi en résonnance avec les préoccupations d’aujourd’hui.


Faire sonner la langue bretonne en composant « sur mesure » pour Annie Ebrel, dont j’admire la personnalité musicale depuis de nombreuses années était le propos essentiel de Gant Anjela (2022) pour voix chantée et trio à cordes. Pour ce, j’ai choisi un ensemble de poèmes parmi ceux qu’a traduit Paol Keineg, car ma connaissance du breton ne me permettait pas de saisir toutes les subtilités de l’écriture de la poétesse. En filigrane de chaque poème intervient la mémoire d’un chant traditionnel, d’une gwerz, comme pour souligner le fait que, en tout cas selon moi, tradition et modernité peuvent s’allier leurs atouts en engageant des formes de dialogue qui s’ouvrent sur des perspectives inattendues.
Emre Sener

 

Emre Sener créera une pièce pour trio à cordes, baglama et voix, inspirée par la musique traditionnelle turque, explorant de nouvelles et modernes approches de pièces familières à nos oreilles.

Dans le premier mouvement, Emre s’inspire dans cette œuvre d’une des chansons les plus populaires en Turquie, Yemen Türküsü tirée du répertoire folklorique traditionnel turc, elle a été écrite au début du 20ème siècle pour les soldats qui partaient au combat au Yémen et ne revenaient pas. La pièce a été ré-écrite par Emre Sener, le chanteur répète la chanson, tandis que le trio à corde s’éloigne de plus en plus de la mélodie, jusqu’à ce que le chanteur se perde, sa voix s’effaçant progressivement tandis que l’harmonie et le matériel mélodique de la chanson est complètement déchiré par le trio à corde.

Dans le deuxième mouvement, un court épilogue reprend le poème Tragedyalar d'Edip Cansever en réponse au premier mouvement, dans le final, les joueurs désaccordent leur instrument, symbolisant ainsi, la destruction de l'harmonie. 

Emre Sener interprètera la chanson, accompagné par le Baglama, instrument traditionnel turc. 

 


Bohuslav Martinu est un compositeur tchécoslovaque, naturalisé américain, né le 8 décembre 1890 à Polička (royaume de Bohême), mort le 28 août 1959 à Liestal (Suisse). Marqué à ses débuts par la musique française, celle de Maurice Ravel, Albert Roussel, Paul Dukas et surtout Claude Debussy, il reste, toute sa vie, enraciné dans la culture et le Bohuslav Martinufolklore tchèques tout en
revendiquant l'héritage du madrigal anglais et du concerto grosso baroque. Il a composé une œuvre considérable avec plus de quatre cents numéros d'opus, dont un corpus imposant de pièces orchestrales, et largement méconnue en France. Sa profonde originalité et sa perfection d'écriture, dont témoignent son Double concerto pour cordes, son Concerto da camera et son Nonnette, inscrivent Martinů dans la grande tradition de la musique tchèque aux côtés de Dvořák, Janáček et Smetana.


Hans Krása, né le 30 novembre 1899 à Prague et mort le 17 octobre 1944 à Auschwitz en Pologne, est un compositeur tchéco-allemand.
Hans Krása a étudié la composition à l'Académie allemande de musique et d'arts décoratifs à Prague avec Alexander von Zemlinsky. À la fin de ses études il a suivi son professeur à Berlin. Après des séjours d'étude en France comme élève d'Albert Roussel, il travaille comme chef de chœur au Nouveau théâtre allemand à Prague. Hand KrasaC'est en 1921 qu'il obtient son premier succès comme compositeur avec les Lieder avec orchestre opus 1  sur des textes de Christian Morgenstern. En 1938, Hans Krása écrit l'opéra pour enfant Brundibár à l'occasion d'un concours du Ministère de l'enseignement et de l'éducation populaire. Mais Hitler envahit la Pologne et cet opéra ne peut être joué. Malgré tout en 1941 la première sera donnée secrètement dans un orphelinat juif. Le 10 août 1942 Hans Krása est déporté au camp de concentration de Theresienstadt. Brundibár y sera donné 55 fois. Dans le camp, il sera marié quelques mois avec Eliška Kleinová, sœur de Gideon Klein, pour empêcher sa déportation en tant que femme seule.
Dans la nuit du 16 octobre 1944, Hans Krása est transporté en chemin de fer vers Auschwitz. Il meurt dans la chambre à gaz dès son arrivée.

2 Froissées de Caroline Coppey en fond de scène réalisées l’une sur un poème breton et l’autre sur un poème turc