Valérie Guillet et Aude Debeaurain

Lectures et dédicaces

Aude Debeaurain, photographe et Valérie Guillet, graveur

 

Lundi 1er mai à 15h, Atelier dans le jardin de Pont Ar Gler 

Aude et Valérie présenteront leur dernier livre.  

ENTREE LIBRE

 

 

Intervention de Valérie Guillet :

Valérie Guillet dessins 1 SAu cours de cette rencontre, Valérie Guillet décrira le processus d’élaboration des petits livres qui constituent une part de son travail plastique.

Le dessin : un crayon. Du papier.
Des traces de graphie occupent parfois l’espace de la feuille. Des embryons de mots, des traits erratiques apparaissent, gommant la frontière entre l’écriture et le dessin, remontant un instant à leur origine commune.

Le texte : des journaux. Des ciseaux.
Pour extraire tous ces mots en quête de métamorphose. Et composer des fragments de textes qui nourriront à leur tour des dessins. Voire plus…
Valérie Guillet.

 

 




Intervention de Aude de Beaurain par Alice Marchand et Marie Gentric
Les photos d'Aude Ou Voyage dans la lune 
Toisons ardentes, ce sont des rencontres. Une graine de projet qu'Aude Debeaurain chuchote dans une oreille et qui met le feu aux poudres Elle veut photographier les poils,

Tectonique 4 page 43 S les poils assumés ou cachés. L'idée résonne plus que prévu et les modèles viennent à elle. Le dialogue crée un premier lien, puis la séance commence et le butin sera toujours surprenant. 
Éclairage à la bougie en intérieur pour ménager la pudeur d’un modèle, ou jeux délurés en plein air. Rien n’est imposé, elle devance et elle suit, le modèle s’ouvre à elle en toute confiance, enfin libre.
Aude Debeaurain photographie comme on respire. Pour nous aider à regarder autrement, pour nous sortir la tête hors de l’eau ou pour observer notre noyade, avec l’œil concentré du scientifique qui compte les bulles, ou de l’artiste qui vous croque au poil près. 
Voici ses femmes sauvages. La perfection de l’imperfection. La force de la fragilité. Ce qui est dévoilé se dérobe, et vice-versa. La matière est mouillée, boueuse, ardente, la beauté est partout.
En fin de compte, le gros plan élargit l’horizon, invite au voyage. Le corps mis à nu transcende ses défauts imaginaires et devient une nouvelle planète. Le dégueulasse révèle le sublime. L’ombre épouse la lumière. Tout est affaire de contraste. Beaucoup de noir pour montrer l’espoir, la petite larme de lumière, tout au bout du tunnel.

Alice Marchand


 

Aude Debeaurain - TechtroniqueSur un rythme soutenu, un hommage fait au sang, au désir qui agite nos corps, ces textes se veulent un plaidoyer pour le corps qui se bat.
Pour un dire, un délire du corps, retranscrire en mots, le pouls, les humeurs les salives, les poils, est une gageure qu’Aude Debeaurain relève avec intensité, pas un instant de répit, ici le cœur bat à cent à l’heure.
Avec des mots forts, crus, des images fortes qui disent les efforts pour rester vivantes, pleinement vivantes en allant jusqu’aux tréfonds de l’être.
Les êtres s’attirent ou se détruisent, tous sont touchés par ce désir de vivre qui parfois se débat avec des pulsions morbides.
Vivante, forcément vivante se prendre alors à bras le corps où la parole se fait chair, graffiti, violence.
Ici le corps n’est pas une prison c’est un foisonnement, c’est une expansion continue comme ces poils qui n’en finissent pas de pousser et de repousser quitte à être repoussant pour les normes esthétiques, le corps ne demande qu’à s’étendre et à épuiser parfois la parole tant il se suffit à lui-même.
Pour toutes les femmes “qui courent avec les loups", vive ces toisons ardentes qui n’ont pas fini de nous étonner de vivre.


Marie Gentric

Aude Debeaurain - BrousseAude Debeaurain- Esprit Gourmand